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15 mars 2013

10 janvier 2013 15:12 | Il y a : 63 jour(s) |

10 janvier 2013 15:12 | Il y a : 63  jour(s) 
| Thème: HaitiInternational 
In memoriam Joseph Roney (1935- 2013)

Joseph Roney, militant communiste haïtien, est décédé ce 7 janvier. Il habitait en Belgique depuis plus de 30 ans et était membre du PTB. Ligia Uribe, membre de la section internationale du parti, lui rend hommage.

Joseph Roney est né le 15 août 1935 à Port-au-Prince, la capitale d’Haïti. Très jeune, il devient Secrétaire général du Parti communiste d’Haïti. Au cours de la lutte contre la dictature de Duvalier, soutenue  par la France et les États-Unis, il est capturé et emprisonné 7 ans durant, à la  prison de Fort-Dimanche. Il y a été torturé et humilié. Certains de ses compagnons y sont morts sous la torture, d’autres en ont perdu la raison.

A sa sortie de prison, il est exilé. Il arrive en Belgique en 1977 où il demande le statut de réfugié politique. Par après sa femme acquiert la nationalité belge, tandis qu’il garde la nationalité haïtienne.

Dès son arrivée en Belgique il continue la lutte pour faire connaître la réalité de son pays en Belgique et en Europe, pour dénoncer les atrocités de la dictature et de l’impérialisme,  toujours en cherchant la solidarité politique. Il n’a eu de cesse d’organiser ses compatriotes, et les Latino-américains, arrivés en Belgique pour échapper aux dictatures sévissant en Amérique latine.

Joseph était membre du Parti du Travail de Belgique. Après une longue maladie, il s’est éteint le 7 janvier 2013.

Ligia Uribe, membre de la section internationale du PTB, lui rend hommage.

"Adieu Djo !

Joseph Roney nous a quittés

Haïti te pleure et nous aussi

Hommage à un homme intègre, qui passe à l’histoire comme un grand révolutionnaire !

Sûrement pas à l’histoire officielle écrite pour ceux qui n’ont pas intérêt à montrer aux peuples ce à quoi un homme, un peuple est capable de faire lorsqu’il prend en main la lutte pour sa dignité.

Djo, quelle chance de t’avoir connu !

Toi,  tu m’as tendu la main pour m’emmener où il me fallait aller.

Tu me disais souvent : « Si tu veux avancer, il faut te former, tu ne peux pas travailler la terre, si tu n’a pas d'outils. Une pioche, une pelle, sont indispensables, autrement avec tes mains seulement, c'est impossible!  La fatigue te vaincra ! »

Comme tu avais raison mon Djo, tu le savais bien, combien de fois l’impuissance et la rage prenaient en moi la place de la raison,  et tu sortais toujours de ta riche connaissance un fait historique, une réalité vécue dans un processus révolutionnaire dans un pays  lointain.

Tu me disais : « Patiente, patiente ma chère, le désespoir ne mènerait qu’à la faillite de ceux qu’on a pu gagner. De ce qu’on a construit »

Djo, tu étais formidable ni tes années de prison, ni l’exil, ne t’ont mis à genou.

Au contraire, ça te renforçait.

Comme tu  disais, toutes ces horreurs de la barbarie des puissants, ça doit au contraire, nous faire avancer plus fermement vers l’anéantissement total de ce système meurtrier.

Djo, Maintenant j'ai la rage te sachant parti.

Oui je sais Djo, tu me répondrais : «  Oui ma chère, c’est la loi de la nature! Je suis parti comme tu feras après, comme nous le ferons tous, mais ce qui compte ma chère c’est de savoir jusqu’où tu es  allée, ce que nous avons apporté pour vaincre la tyrannie ! »

Le PTB, ton parti auquel tu as adhéré dès ton arrivée en Belgique, et auquel tu m’as amenée, tous tes camarades, nous te disons adieu et merci pour nous avoir accompagnés toutes ces années dans le projet que nous poursuivons pour un monde sans classes, libre et juste. Nous avançons avec ton apport et celui de tous les camarades vers le socialisme.

Tu disais toujours en espagnol, Hasta la Victoria Siempre ! No pasarán !

Ainsi soit-il, Djo

A ta famille, à tous tes amis, à tous les camarades haïtiens, le PTB présente ses condoléances et est de cœur et d'esprit avec vous pour honorer le camarade Joseph Roney."

 Une des dernières interviews de Joseph, en janvier 2010, se trouve ici

 

 

Les funérailles auront lieu au "Poussière d'Etoile", Rue Gustave Biot N°30 1050 Ixelles, mardi 15 janvier à 13h. Après la cérémonie, on se dirigera vers le cimitière d'Ixelles.
Afin de contribuer aux frais des funérailles, vous pouvez verser votre contribution sur le Fonds de soutien du PTB [IBAN BE05 0011 1514 8675 – BIC GEBA BEBB], avec la mention « décès Joseph Roney ». nieuws/artikel/haiti-dou-vient-cette-pauvrete/print.html

 

*clicquez pour imprimer*

15 janvier 2010 20:43 | Il y a : 3  an(s)
| Thème: DésastresHaitiInternationalDossier 
Haïti :: D'où vient cette pauvreté ?

Pourquoi un tremblement de terre équivalent fait dix fois plus de morts en Haïti qu'au Japon? La pauvreté. Mais d'où vient cette extrême pauvreté? Joseph Roney est un ancien dirigeant communiste haïtien vivant depuis 30 ans en Belgique comme réfugié politique. Il nous donne un bref aperçu de la crise qui frappe son pays depuis deux siècles.

Joseph Roney

Chaque année amène ses catastrophes, l’année passée nous avons eu quatre cyclones. Que le Palais Présidentiel, construit en 1912, s’est effondré, ainsi que la cathédrale et les bâtiments des ministères, cela montre que cette fois-ci, la catastrophe est encore plus grande que ce qu’on a connu dans le passé.

On entend dire que si une telle catastrophe frappe un pays pauvre comme Haïti, c’est comme une malédiction. Mais l’extrême pauvreté de notre pays, ce n’est pas le résultat de la malédiction, mais bien d’une crise prolongée qui dure maintenant déjà plus que deux siècles.

C’est en Haïti, où plus de 400 000 esclaves travaillaient pour 30 000 propriétaires blancs, que pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, l’esclavage fut aboli. 

En 1825, le gouvernement français exigea que le gouvernement haïtien paye une quantité équivalente à 21 milliards de dollars actuels, condition pour reconnaitre l’indépendance du pays. Le gouvernement d’alors craignant une nouvelle invasion fut obligé de payer et la France reconnut ainsi l’indépendance.

Depuis lors les dirigeants populaires en Haïti furent assassinés et le pays a sombré dans la division et l’anarchie. Chaque fois qu’il y a un président qui fait quelque chose de positif, immédiatement il est renvoyé par les Américains qui s’appuient surtout sur les militaires haïtiens.

Entre 1915 et 1934, les Américains occupèrent Haïti. On expropria des milliers d’habitants, on créa des plantations, on permit grâce à l’armée à 1 % de la population de posséder 50% des ressources du pays. Après le départ des Américains ils ont laissé le pouvoir dans les mains d’une armée anti-populaire. Après la chute du dictateur Magloire il y a eu un président intérimaire : Daniel Fignolé. Ce fut un anti-communiste, mais aussi un démocrate qui se mettait du côté du peuple. Or pour le Président Eisenhower et le dictateur Trujillo, de notre voisin la République Dominicaine, il était vu comme dangereux et il fut renversé par Duvalier, dit « Papa Doc ». Papa Doc était un dictateur qui fut suivi par son fils « Bébé Doc » en 1971. Celui-là sera renversé par un soulèvement populaire le 7 février 1986. Il s’enfuyait vers la France où il vit encore aujourd’hui avec les 900 millions de dollars qu’il a volé dans les caisses de l’Etat haïtien. Donc de 1957 au 1986 ce fut la dictature brutale des Duvaliers. Pendant toute cette période de dictature, les syndicats et les organisations démocratiques étaient interdits. Même un projet d’alphabétisation des paysans était considéré comme de la subversion. Beaucoup de jeunes ont été emprisonnés. Mais le mouvement populaire devenait malgré tout toujours plus fort et a fini à renverser Duvalier en1986.

Après les Duvaliers c’est à nouveau l’armée qui a repris le pouvoir et qui a organisé la répression contre le mouvement populaire. Il y a eu beaucoup de morts. Cela durera encore jusqu’en 1990 avant qu’on ait des élections. Là c’est le dirigeant du mouvement populaire, Aristide, qui fut élu avec 67% des voix. Or après quelques semaines il y a de nouveau un coup d’Etat par le général Cedras, aidé par la CIA et le gouvernement du père Bush.

La dictature militaire ne réussit pas à calmer le chaos. Beaucoup d’Haïtiens ont pris la fuite vers les Etats-Unis. En septembre 1994, 20.000 soldats américains débarquèrent en Haïti pour « rétablir l’ordre légale » contre des putchistes qu’ils avaient aidé avant. Aristide pouvait revenir en tant que président, mais ... il ne pouvait pas se présenter comme candidat aux élections organisées en décembre  1995. Il est devenu premier ministre et son proche, René Préval est devenu président. En mai 2000, Aristide est de nouveau élu comme président. Aristide était un prêtre, il manquait d’expérience et il s’est entouré avec des personnes douteuses. Il y a, par exemple Sintvoyeus Pascale, un ancien membre des tontons macoutes, la milice des Duvaliers. Mais Aristide travaillait avec les Cubains, il refusait de payer la dette extérieure et il resta donc considéré come un voyou par les puissants du monde.

Bush, par exemple, refusait de lui serrer la main lors des rencontres. Le 29 février 2004, des marines Américains vont entrer dans la Palais Présidentiel pour enlever Aristide et le mettre sur un avion vers l’Afrique du Sud où il est exilé jusqu’aujourd’hui. Depuis lors, le pays vit sous la tutelle internationale avec une force de 9000 casques bleus, appelé la Minustah. René Préval, l’actuel président et ancien collaborateur d’Aristide, est un monsieur qui dit oui à tout le monde. Mais il a continué la collaboration qui a été commencé sous Aristide avec les Cubains. Cela n’arrange pas les Américains. Pour eux Haïti est un pays stratégiquement important. Ce n’est pas un hasard que The New York Times vient d’annoncer que l’armée Américaine envoie un porte d’avion et un bateau amphibie avec un corps d’expédition de 2000 Marines pour soi-disant rétablir l’ordre à Port-au-Prince. On peut douter d eleur volonté réelle d'aider  les Haïtiens quand on voit l'histoire. On a quand même vu comment l’armée américaine a rétabli l’ordre à la Nouvelle Orléans après le cyclone Katrina.

Le peuple a maintenant besoin de l’aide et de vivres, mais sans ingérence coloniale.

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