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23 octobre 2013

Togo : « L’armée est la détentrice exclusive du

Togo : « L’armée est la détentrice exclusive du pouvoir »

apedoh


AfriSCOOP-15/09/2012 — En juin dernier, Ayayi Togoata Apedo-Amah a commis « Un continent à la mer » (pièce théâtrale, aux Editions « Awoudy » du Togo). Cette œuvre s’amarre aux errements démocratiques et aux carences de gouvernance dont est victime l’Afrique depuis 1960. Egalement enseignant-chercheur des Universités togolaises à la Faculté des Lettres, ce penseur décrypte dans le cadre de la parution de son dernier ouvrage certains faits saillants de l’actu brûlante dans son pays.

AfriSCOOP : Vous avez, le 18 août 2012, adressé une « lettre ouverte aux forces de l’avenir » pour demander à l’Opposition démocratique de ne plus perdre de temps à négocier avec Faure Gnassingbé et ce que vous appelez le RPT/PUNIR (au pouvoir à Lomé), mais de discuter directement avec les Forces Armées Togolaises que vous considérez comme les véritables détenteurs du pouvoir. Qu’est-ce qui fonde cette lecture de l’actualité politique du Togo ?

Apedo-Amah : Il n’y a rien de plus têtu que les faits, dit-on. Depuis quarante-cinq ans, le Togo vit sous une dictature militaire qui lui a imposé en plus la honte d’une succession dynastique en mettant à la place du dictateur défunt Eyadèma Gnassingbé, son fils Faure Gnassingbé dans un coup d’Etat sanglant et barbare et grand-guignolesque. L’erreur ou plutôt la bêtise de l’Opposition, c’est de prétendre discuter avec le mauvais interlocuteur.

Les seize accords passés avec le régime n’ont rien donné, puisque n’ayant jamais été respectés par le RPT. Ce fiasco s’explique par la mise à l’écart de l’armée, chose qui arrange celle-ci, puisqu’on l’oublie délibérément comme si elle n’est pas concernée par le pouvoir dont elle est pourtant le détenteur exclusif. Le mot d’ordre de la population est le départ de Faure Gnassingbé. Le Collectif « Sauvons le Togo » et laIl n’y a rien de plus têtu que les faits, dit-on. Depuis quarante-cinq ans, le Togo vit sous une dictature militaire qui lui a imposé en plus la honte d’une succession dynastique en mettant à la place du dictateur défunt Eyadèma Gnassingbé, son fils Faure Gnassingbé dans un coup d’Etat sanglant et barbare et grand-guignolesque. L’erreur ou plutôt la bêtise de l’Opposition, c’est de prétendre discuter avec le mauvais interlocuteur.

Les seize accords passés avec le régime n’ont rien donné, puisque n’ayant jamais été respectés par le RPT. Ce fiasco s’explique par la mise à l’écart de l’armée, chose qui arrange celle-ci, puisqu’on l’oublie délibérément comme si elle n’est pas concernée par le pouvoir dont elle est pourtant le détenteur exclusif. Le mot d’ordre de la population est le départ de Faure Gnassingbé. Le Collectif « Sauvons le Togo » et la « Coalition Arc-en-ciel » semblent souscrire à ce mot d’ordre et déclarent refuser toute discussion avec le monarque Gnassingbé. Mais paradoxalement, au lieu de s’en tenir à cette ligne de conduite qui est juste, ils quémandent hypocritement une ouverture pour discuter avec Faure Gnassingbe ! Respecteront-ils le mot d’ordre du peuple ou le trahiront-ils de nouveau en se reniant comme d’habitude ? Je suis pessimiste. Il faut que l’usurpateur quitte le pouvoir pour que ceux qui se cachent derrière lui apparaissent au grand jour.
« Coalition Arc-en-ciel » semblent souscrire à ce mot d’ordre et déclarent refuser toute discussion avec le monarque Gnassingbé. Mais paradoxalement, au lieu de s’en tenir à cette ligne de conduite qui est juste, ils quémandent hypocritement une ouverture pour discuter avec Faure Gnassingbe ! Respecteront-ils le mot d’ordre du peuple ou le trahiront-ils de nouveau en se reniant comme d’habitude ? Je suis pessimiste. Il faut que l’usurpateur quitte le pouvoir pour que ceux qui se cachent derrière lui apparaissent au grand jour.

AfriSCOOP : Certains observateurs qui se disent « neutres » en viennent à conclure, au regard de cette politique immuable au Togo, à l’existence d’une complicité entre le pouvoir et l’Opposition. Votre avis sur cette assertion…



Apedo-Amah : Ce point de vue a toujours été le mien puisque ce sont les soi-disant opposants qui ont toujours aidé ce régime à sortir la tête de l’eau lorsqu’il est en difficulté. En général, il suffit d’une invitation à aller à la mangeoire et l’affaire est réglée. Leur complicité réside dans l’appartenance des deux camps supposés adversaires aux mêmes réseaux plus ou moins mafieux : la franc-maçonnerie, la Françafrique, les sectes ésotériques, Sant Eggidio, le papisme international, la Francophonie néocolonialiste, etc.

Photo ci-contre => Ayayi Togoata Apedo-Amah, enseignant-chercheur des Universités togolaises

Les ordres leur arrivent de ces réseaux à la solde de l’étranger et ils sont tenus de les exécuter pour soigner leur carrière et leurs ambitions politiques qui se réduisent vulgairement au partage du gâteau. Ils aiment le pouvoir et le luxe et on le leur fait miroiter. Si le clan Gnassingbé est encore au pouvoir aujourd’hui, c’est à cause des trahisons à épisodes que ces faux démocrates infligent comme un feuilleton à suspense au pauvre peuple togolais depuis 1990. Pour éviter l’écueil que constitue l’existence de ces vils traîtres et mercenaires qui ont pris l’Opposition démocratique en otage, je prône depuis longtemps l’émergence de nouveaux leaders liés uniquement au peuple et qui n’aient pas de fil à la patte du côté de la France et des réseaux étrangers ennemis du peuple togolais et des Africains en général.

AfriSCOOP : Vingt-deux ans après le début du processus démocratique dans votre pays, sa classe politique n’est pas près de sortir de l’auberge. A qui la faute, au regard du contenu que vous livrez dans « Un continent à la mer » ?

Apedo-Amah : Au Togo, j’ai acquis la conviction que beaucoup d’acteurs politiques, parmi les plus importants, ne savent même pas ce que c’est que la politique, tant au niveau du pouvoir dictatorial que de l’opposition dite démocratique dont les chefs de parti sont des présidents-propriétaires. Ils confondent la politique avec des activités mafieuses. Ils ignorent encore que la politique sert à gérer le bien commun, à se mettre au service de la collectivité, à veiller à la justice sociale avec au bout du parcours la reddition de comptes. Certains de mes personnages dans « Un continent à la mer » incarnent cette conception criminelle de la chose publique.

La privatisation de l’Etat supprime même la notion d’Etat dans la mesure où les faibles sont livrés sans défense aux puissants qui développent le sous-développement. Si les puissants et les faibles se retrouvent sur le même radeau en perdition, cela signifie qu’au bout du compte, la dictature est un monstre qui dévore ses propres enfants. Il n’existe aucune garantie pour qu’un puissant aujourd’hui ne devienne pas un faible demain.

Interview réalisée par Jacques Ganyra — © AfriSCOOP.

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