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18 février 2011

Le Congo-Brazzaville prendra-t-il le train de la

Le Congo-Brazzaville prendra-t-il le train de la liberté ?

Comme les vaches regardent passer les trains, l’Afrique sub-saharienne observe, impavide, les bouleversements qui agitent le monde arabo-musulman. La rage au cœur, elle a le sentiment d’avoir pieds et poings liés alors que l’envie de faire quelque chose, comme les voisins au nord de Sahara, est là, bien là. Et, dans cette Afrique sub-saharienne frustrée par cette ambivalence des sentiments, le Congo-Brazzaville (plus que tout autre pays au sud du Sahara) qui cristallise pourtant tous les ingrédients propices à la révolte sociale demeure comme figé par un mur de la peur. Réduit actuellement au silence, ce pays réunit pourtant tous les ingrédients du chaudron des économies dites émergentes : forte croissance, inégalités béantes, clanisme, corruption et mauvaise gouvernance, bataillons de jeunes diplômés sans emploi. Un mur de Jéricho s’écroule sur la Tunisie et sur l’autre rive de la Méditerranée, en Egypte. Pourquoi, ce mur de la peur, ne s’affalerait-il pas au Congo-Brazzaville, au Tchad, au Cameroun, au Sénégal, au Togo, au Gabon, au Congo démocratique, au Burkina Faso etc…pays où pour certains, la longévité des dirigeants politiques au pouvoir n’a rien à envier à celle d’un Hosni Moubarak ou un Ben Ali ?

Violence d’Etat

Au Congo-Brazzaville, une muraille aussi invisible que solide et omniprésente ayant constitué pendant des décennies le principal ressort du régime de Denis Sassou Nguesso dont la légitimité est chancelante, une muraille s’est érigée dans les esprits de la classe politique, des magistrats, des syndicats et de la population, autant de groupes de pression dont les leaders sont devenus des larbins du régime. Ce mur, disions-nous, est celui de la peur. La peur d’un arbitraire systématique, à tous les échelons régaliens, à commencer par ceux de l’armée, la police et de la justice, auxiliaires zélées prêts à broyer entre leurs meules ceux qui osent revendiquer leurs droits. La peur ensuite d’une violence d’Etat laissée à la discrétion d’un cercle restreint mais omnipotent et assuré de son impunité. Les bras armés de cette répression portent un nom. Il s’agit, entre autres chefs militaires de triste mémoire, du général Norbert Dabira ; des chefs de la police, Jean-François Ndenguet, Alakoua, Marcel Ntsourou dont le cynisme ferait pâlir de peur un tortionnaire de la Gestapo. Les Congolais les ont vus à l’œuvre à Bacongo-Makélékélé en décembre 1998 et au Beach de Brazzaville en 1999. Il y a aussi la peur, paradoxale, d’un vide trop brutal du pouvoir, de l’illusion entretenue par le régime de Sassou Nguesso de l’absence d’une alternative politique faisant du pouvoir en place au Congo-Brazzaville le pire des systèmes à l’exclusion de tous les autres.

Frustration

Damnés de la terre, ce sont en fait des jeunes diplômés à lunettes qui vont déferler dans les rues de Brazzaville, Pointe-Noire, Loubomo, Kinkala, Owando, Ouesso et Impfondo, armés de leurs Smartphones et de leurs pages Facebook. C’est la révolution des élites mondialisées, pas celles de Stanford ni des Business Schools, mais les élites aspirantes ; celles des pays qui jouent le jeu de la croissance, de la Banque Mondiale et du FMI, privatisent, investissent dans l’éducation et distribuent des diplômes. Pour ces jeunes qui constituent plus de la moitié de la population, la frustration n’en est que plus grande : les diplômes ne débouchent pas sur les emplois espérés et les fruits de la croissance, inégalement répartis, leur échappent. Mais au passage, grâce à la mondialisation et à Internet, ils ont eu un aperçu de ce à quoi ils pourraient aspirer si leur pays était géré de manière décente, avec des régimes où l’on ne se succède pas nécessairement de père en fils, où la corruption à grande échelle n’est pas la règle, où les élections ne sont pas systématiquement truquées, où les richesses communes ne sont pas confisquées au profit de quelques clans (Le Monde, 03 Février 2011).

Budgets colossaux

A quoi sert un taux de croissance de 12 % et un budget de près de 3500 milliards de francs CFA si, bardé de diplômes, on ne peut gagner sa vie qu’en évoluant dans le secteur informel en exerçant de petits métiers, comme celui de marchand ambulant revendant à la sauvette des médicaments de contrefaçon à effets thérapeutiques mortels ? A quoi cela servent ces budgets colossaux si le pays ne possède ni routes, ni écoles, ni structures de santé, ni eau potable ni électricité ? A quoi cela sert-il sinon gonfler des comptes dans des paradis fiscaux, à se doter de biens mal acquis et, par conséquent, à n’engendrer que plus de frustrations dans les esprits des victimes de cette contradiction politique et économique, car ce marchand ambulant-là n’est plus dans l’ignorance. Il sait. Il sait les conséquences de l’incompétence et il sait les bénéfices de la bonne gouvernance. Et, bien plus que les milices Cobras, les Ninjas et les Zoulous, le savoir et la soif de progrès de cette nouvelle classe sociale des pays d’Afrique dits émergents constituent une grande menace pour les régimes établis.

Une poudrière

Cette muraille parviendra-t-elle à céder au Congo-Brazzaville sous les coups de boutoir d’un peuple trop longtemps humilié et soudainement déterminé à ne plus accepter le sort qui lui était réservé par Sassou Nguesso et les agents du « Chemin d’avenir » ? Si d’un côté il y a un régime cupide, insatiable et férocement répressif, de l’autre s’impatientent des populations, poussées dans leurs derniers retranchements. Cette situation favorisera-t-elle l’énergie nécessaire pour faire sauter le verrou de la peur ? Ce sera la démonstration (une de plus) que ce peuple qui déjà chassa son premier gouvernement en 1963 n’est pas condamné à la passivité qui lui est si souvent prêtée. Le Congo est une poudrière. Les conditions d’un incendie social sont remplies. Qui osera allumer la mèche pour mettre le feu aux poudres ?

Benjamin BILOMBOT BITADYS

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Commentaires
D
This epic extolled the founder of this primitive tribe.
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